Soixante ans après l’ordonnance de 1958 qui a assigné aux centres hospitaliers et universitaires (CHU) les missions de soins, d’enseignement et de recherche, l’Inspection générale des affaires sociales vient de publier un rapport de 156 pages. Sur la base d’une analyse étayée par de nombreux entretiens et par des comparaisons internationales, ce rapport propose des pistes d’évolution des personnels enseignants et hospitaliers. Ils visant à rendre plus attractives les carrières hospitalo-universitaires et à donner aux personnels enseignants et hospitaliers des conditions plus favorables au bon exercice de leurs missions.

A ce jour en France, l’accès au carrières hospitalo-universitaires n’est possible que pour les praticiens hospitalier en médecine, en odontologie ou en pharmacie. Les CHU emploient près de 11 000 professionnels hospitaliers et universitaires.

Les sages-femmes, pourtant profession médicale au même titre que les médecins ou les chirurgiens dentistes ne disposent pas de cette disposition qui garantit l’autonomie dans leur pratique et dans la formation de leur pairs. Le corps enseignant sage-femme avait pourtant clairement exprimé ce souhait (1)

Le rapport formule vingt recommandations qui visent à revenir aux principes fondamentaux de la bi appartenance (Hôpital-Université) et revoir en conséquence l’accompagnement des jeunes professionnels, les conditions d’accès à la carrière et les modalités d’exercice du métier, dans ses différentes dimensions, en particulier universitaires. Elles ont également pour objectif d’approfondir la coordination et la coopération des acteurs

Des comparaisons européennes ou internationales sont présentées. Certaines dispositions applicables en matiere de parcours et de recrutement des personnels hospitalo-universitaires tranchent avec le modele français actuel, rapportent les auteurs du rapport . Elles indiquent par exemple qu’au Royaume-Uni, un schéma-cadre a été introduit en 2005 et sert à informer les parcours du personnel hospitalo-universitaire mais les carrières demeurent très flexibles. Les hôpitaux universitaires y disposent d’un large degré d’autonomie, expliquant les différences de structure, de financement et de gouvernances entre établissements. Il revient ainsi à chaque université de former un partenariat avec les établissements des National Heath Services (NHS – le système de la santé publique du RU) voisins pour assurer la formation de leurs étudiants et la collaboration sur des projets de recherche. La formation est assurée par le personnel « clinicat academics ».

Selon la définition donnée par l’Association of UK University Hospitals, un clinical academic peut être un infirmier, une sage-femme, un médecin ou un autre professionnel de santé, qui participe simultanément à la pratique clinique et à la recherche. Ainsi un clinical academic répartit son activité entre l’université (où il dispense des cours et poursuit des recherches académiques) et la pratique médicale au sein des établissements des NHS.

(1) LireEtudiants et enseignants sages-femmes saluent la mesure engagée en faveur de la filière maïeutique dans le cadre de la Grande Conférence de Santé

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La commission communication SFMa , posté janvier 2022

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