Définition internationale
Dans la série du Lancet qui lui est consacrée, la maïeutique est définie ainsi
« les soins spécialisés, basés sur la connaissance et attentionnés pour les femmes enceintes, les nouveau- nés et leurs familles pendant la période précédant et durant la grossesse, l’accouchement, les suites des couches et les premières semaines de vie. Cette pratique consiste essentiellement à optimiser les processus physiologiques, biologiques, psychologiques, sociaux et culturels de la reproduction et de la petite enfance, mais également à prévenir et à prendre en charge rapidement les complications, à consulter et orienter les femmes vers d’autres services, à respecter la situation et les points de vue individuels des femmes, et à travailler en partenariat avec elles pour renforcer leurs capacités à prendre soin d’elles-mêmes et de leurs familles » (page 3).
Résumé analytique de la série publiée par The Lancet sur la Maïeutique
Définition française
En mars 2010, la Commission de Terminologie et de Néologie, siégeant auprès du Ministère de la Santé, a donné pour le terme « maïeutique », la définition suivante :
La maïeutique est la discipline médicale exercée par les sages-femmes
La Conférence Nationale des Enseignants en Maïeutique (CNEMa) et le Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes ont œuvré ensemble afin que la maïeutique devienne le terme officiel pour désigner la discipline académique et scientifique des sages-femmes.
Il fallait revendiquer officiellement un corpus de savoirs propres aux sages-femmes avant les travaux menés sur la réforme des études de sages-femmes et l’intégration des écoles à l’université (…), le dépôt d’un terme qui définisse la discipline exercée par les sages-femmes.
Une nécessité ? Une vision du métier ? L’existence d’une discipline ? Créer une unité de corps de la profession de sage-femme ?
Se fondre et confondre les activités professionnelles de la gynécologie-obstétrique semblent avoir occupé durant de longues décennies la population des sages-femmes.
Comment rendre visible une profession qui rend de véritables services de santé à toute une population d’usagers : femmes enceintes, futurs enfants, couples, futurs parents, mères… ?
(Françoise Nguyen, Présidente de la CNEMa 2005-2013, 2013)
Demander officiellement la reconnaissance d’une discipline pour les sages-femmes, c’était afficher la volonté de :
- promouvoir le travail et les études des sages-femmes, à l’instar des consœurs européennes et internationales qui ont une discipline universitaire (Science in midwifery) sur laquelle elles s’appuient pour la formation initiale, la formation continue et la recherche,
- prôner une gouvernance pédagogique de la formation maïeutique par les sages-femmes elles-mêmes,
- développer la recherche en maïeutique avec la reconnaissance d’un corps de sage-femme enseignant, enseignant-chercheur, habilité à diriger des recherches.
Cette discipline scientifique englobe les domaines de l’obstétrique, la gynécologie et la pédiatrie dans leur dimension physiologique ainsi que la santé génésique des femmes ou la santé sexuelle et reproductive.
Elle fait appel à des connaissances et à des compétences spécifiques dans des domaines complémentaires. La base scientifique englobe la biologie, certains aspects des sciences exactes, plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales, l’éthique ou la santé publique au sens large.
Dans les pays anglo-saxons, cette discipline académique des sages-femmes est définie par le terme MIDWIFERY. La recherche en maïeutique (Research in Midwifery) y est largement développée.
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